15 décembre 2025
14h
UFR SLHS
Salon Préclin
Soutenance de thèse de doctorat en psychologie : Soin, collectif et invisibilité : une étude ethnographique en réanimation néonatale.
Mots-clés: réanimation néonatale, psychologie du travail, ethnographie, travail invisible, espaces informels, transmission des savoirs, vitalité du collectif.
Résumé de la thèse
Cette thèse propose une plongée ethnographique au cœur d’une équipe de réanimation néonatale en Suisse romande, afin de comprendre les dynamiques collectives, les ajustements quotidiens, les tensions éthiques et les formes de coopération qui traversent le soin à l’hôpital. S’appuyant sur une double posture de praticienne-chercheure, nourrie par une expérience infirmière et un parcours en psychologie du travail, cette étude interroge la vitalité du collectif comme ressource essentielle dans des environnements à haute criticité.
À travers une méthodologie d’observation participante, une posture ethnographique avec notamment la tenue d’un journal de terrain et une analyse qualitative, la recherche révèle que le travail en réanimation néonatale ne se limite pas à des actes techniques prescrits. Il s’inscrit dans un système complexe, traversé par des tensions entre formel et informel, individuel et collectif, prescrit et réel. Un premier temps d’analyse met en lumière des régulations invisibles – espaces informels, transmission tacite des savoirs, accueil des familles, confrontation à la mort – qui soutiennent la cohésion et la santé psychique des professionnels, tout en révélant la fragilité et la richesse d’un collectif de travail à géométrie variable.
Le modèle conceptuel élaboré, autour de la notion de vitalité du collectif dans le milieu de la réanimation, articule six catégories interdépendantes et propose de penser la qualité du soin comme le fruit d’une coopération vivante, traversée d’affects, de vulnérabilités et de régulations souvent informelles. Cette étude invite à repenser la reconnaissance institutionnelle du travail invisible, à valoriser les savoirs tacites et à créer des espaces de parole souples, essentiels à la santé des équipes et à la qualité du soin.
En conclusion, cette recherche ouvre des perspectives pour une transformation éthique et démocratique du travail hospitalier, en intégrant la dimension psychosociale, la reconnaissance des subjectivités et la vitalité du collectif comme indicateurs de santé organisationnelle. Elle propose une approche clinique du travail, attentive aux voix des professionnels et soucieuse de contribuer à la qualité du soin et à la santé psychique des équipes.
Composition du jury
Cette thèse a été réalisée sous la direction de Michel Boutanquoi, Professeur émérite de psychologie de l’université Marie & Louis Pasteur – Besançon. Elle sera défendue devant le jury, composé de Marie Andela, Professeure de psychologie sociale de l’université Marie & Louis Pasteur- Besançon, de Antoine Duarte, Maître de conférence en psychologie sociale du travail et des organisations de l’université Toulouse- Jean-Jaurès et de Florent Lheureux, Professeur de psychologie sociale de l’université Marie & Louis Pasteur -Besançon.
